Historique

Le Comité Chômage de Montréal est un organisme communautaire qui a vu le jour dans le sud-ouest de Montréal en 1978. Au début, c’était un « comité d’action » des Services juridiques communautaires de Pointe St-Charles et Petite-Bourgogne, comité qui réunissait quelques avocats, des étudiants en droit et des citoyens du sud-ouest, pour venir en aide à la population en chômage de ces quartiers de Montréal.

Au fil des années, le Comité est devenu un organisme autonome, possédant ses propres lettres patentes auprès du Registraire des entreprises à titre d’organisme sans but lucratif. Un organisme qui développe ses propres activités en fondant son activité sur ses membres, son conseil d’administration et une équipe de travail, mais aussi une organisation qui mène une activité variée sur l’ensemble du territoire montréalais, et plus encore en cette ère où les communications brisent les distances.

Le Comité chômage de Montréal, situé au 3734 avenue du Parc à Montréal

C’est ainsi que le Comité Chômage sud-ouest de Montréal (le premier nom du Comité) est devenue en 2001 le Comité Chômage de Montréal afin de mieux refléter son travail et son rayonnement. En 2003, ces changements ont abouti à l’achat de nouveaux locaux au centre-ville de Montréal, nous conférant ainsi un peu plus de stabilité et d’autonomie.

Le Comité Chômage de Montréal, qui aura bientôt 40 ans, représente une force organisée, au service du monde, et qui demeure fidèle à ses premiers engagements, ceux de la justice sociale. Notre volonté est imperturbable.

Ses luttes

Nous n’avons jamais cessé de mobiliser et d’attirer l’attention, sinon d’éveiller la conscience des uns et des autres, à propos des protections en matière de chômage. Nous n’avons eu de cesse, particulièrement pendant toutes ces années de plomb qu’a connues le programme d’assurance-emploi entre 1990 et 2015, de dénoncer ces compressions, contreréformes et autres mesures régressives que tous les gouvernements qui se sont succédés pendant cette période, un à la suite de l’autre, ont imposées au programme.

Le régime d’assurance-emploi a été considérablement malmené, les protections prévues ont été réduites, les sanctions durcies. Tout cela permettait de dégager des surplus faramineux de la caisse d’assurance-emploi, à coup de milliards, surplus qui ont été détournés de leur finalité, et cela sans vergogne.

Combien de manifestations, d’actions, combien d’affiches et de dépliants pour sensibiliser la population, combien d’assemblées tenues partout au Québec ont été organisées? Combien de mémoires déposées et défendues en Commission parlementaire à Ottawa?

Le Comité Chômage de Montréal a été au cœur de ces batailles et du travail de regroupement des forces sociales et politiques pour bâtir les coalitions les plus larges possibles.

En 2004, par exemple, avec les Sans-Chemise, qui réunit groupes de chômeurs et organisations syndicales, nous menions une campagne de publicité dans le cadre des élections fédérales : « Qui a volé l’argent des chômeurs? » C’est d’ailleurs la question qui viendra hanter les députés du gouvernement d’alors…

Nous participerons ensuite à toutes les campagnes électorales fédérales suivantes, celles de 2006, 2008, 2011 et 2015. Pancartes, panneaux, dépliants, prises de parole, entrevues… Tout cela en coalition avec les Sans-Chemise, et en 2019, avec un nouveau véhicule, le Conseil national élargi des chômeurs et chômeuses (CNECC).

À l’automne 2006, pendant une semaine, nous avons marché sur Ottawa, afin d’y porter nos revendications. Et c’est à la suite de rencontres avec chacun des caucus des partis de l’opposition que nous levons une coalition parlementaire et syndicale réunissant les trois partis d’opposition afin de mettre de l’avant un projet de changements, une plate-forme, visant plusieurs améliorations au régime d’assurance-emploi.

En 2009, au moment de la crise économique, avec les autres organisations syndicales et le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) auquel nous sommes affiliés, nous lançons la campagne « Sortir de la crise ensemble ». Des centaines et des centaines de conseils municipaux adopteront une résolution réclamant des améliorations au régime d’assurance-emploi.

En 2012-2013, nous sommes sur tous les fronts pour dénoncer l’odieuse réforme conservatrice qui s’en prend nommément, et sans ménagement, aux plus précaires du monde du travail, les travailleurs et les travailleuses de l’industrie saisonnière. Il faut d’ailleurs savoir que 70% des saisonniers qui font une demande d’assurance-emploi vivent dans l’Est du Canada, au Québec et dans les Provinces Atlantiques. C’est au cours de cette mobilisation, que nous menons une campagne de solidarité et de levée de fonds en faveur de Madame Sylvie Therrien, fonctionnaire qui a eu le courage de dénoncer le système de quotas à l’assurance-emploi et qui a été congédiée de son emploi.

À l’automne 2015, l’élection d’un nouveau gouvernement a mis fin à ce long cycle de compressions imposées au régime d’assurance-emploi. Dès le début 2016, un train de nouvelles mesures venait améliorer plusieurs aspects du programme d’assurance-emploi, prenant même à contrepied non seulement la réforme si controversée du gouvernement précédent, mais aussi certains aspects de la réforme de 1996 imposée sous le gouvernement Chrétien (abolition du critère d’admissibilité fixé à 910 heures pour les nouveaux arrivants ce qui avait de nombreuses incidences sur d’autres aspects de la loi) et certaines notions historiques, comme le délai de carence de deux semaines réduit à une semaine.

Nous avons poursuivi notre travail de conviction sur différents autres aspects du programme d’assurance-emploi qu’il faut améliorer : les questions du trou noir vécu par les saisonniers, des prestations maladie qu’il faut prolonger, des nouveaux parents qui perdent leur emploi pendant un congé parental et qui perdent tout droit à l’assurance-emploi. Nous maintenons ce cap, tout en l’inscrivant dans une vision plus globale : le temps est venu de repenser le programme d’assurance-emploi afin d’assurer de meilleures protections sociales, un régime adapté aux réalités nouvelles, modernisé. Nos efforts vont dans cette direction.

Campagnes des Sans Chemise, du CNECC et du CNC lors des élections fédérales depuis 2004